Augustine : « J’ai vu des filles pleurer en voyant notre film »

Augustine, 19 ans, tient le premier rôle du court-métrage réalisé en 2018 par le Comité des Représentants des Enfants de l’association Coeur et Conscience dont elle est membre active. Elle nous raconte pourquoi ce projet, soutenu par l’Union Européenne, qui aborde le thème du mariage précoce lui tenait tant à coeur…

Un an après le bouclage et la première diffusion du film, il lui arrive encore d’être interpellée dans la rue. « On me demande si c’est bien moi qui joue dans le film ou qui fais les petites scènes de théâtre pendant les sensibilisations » raconte Augustine, enfant parrainée de Coeur et Conscience et  qui joue Soa, le premier rôle du court-métrage intitulé « Le destin tragique de Soa » réalisé par Fitah Fanomezantsoa.

Pendant plusieurs mois, avec une vingtaine d’adolescents membre du CRE de Coeur et Conscience, elle a travaillé à l’écriture et la conception d’un film pour dénoncer les conséquences du mariage précoce. « C’est un thème auquel nous sommes régulièrement confrontés, notamment lorsque nous nous rendons à la campagne pour voir nos familles. Nous voyons des filles très jeunes qui sont déjà mariées. » explique Augustine. « Ce n’est pas normal et nous voulions dénoncer cela ».

« Elles ont pris conscience des conséquences du mariage précoce »

La diffusion du film bénéficie à chaque fois d’un très bon accueil par le public dont les réactions peuvent être multiples. « Des filles ont pleuré en voyant le film. Elles nous ont dit qu’elles avaient pris conscience des graves conséquences physiques et mentales que pouvait avoir le mariage précoce » relate la jeune femme. Cela rend Augustine optimiste et d’autant plus convaincue de l’impact positif du film. « Je suis sûre que ces jeunes filles refuseront de se marier trop tôt si on leur propose ».

Fière de militer pour les droits des enfants

Si Augustine fait du théâtre depuis la 6ème et n’a pas été impressionnée par les conditions de tournage, elle a découvert le « militantisme » en intégrant le CRE. « Avant je ne faisais pas de sensibilisation » poursuit-elle. Aujourd’hui, elle porte fièrement la voix des enfants à travers la ville pour défendre les droits des enfants. Les réunions ont lieu une fois par mois à l’association. Les répétitions peuvent se dérouler jusqu’à 4 fois par semaine. « Je suis très fière de participer à ces actions. J’ai même des amies qui me disent qu’elles souhaiteraient faire partie du CRE ! » sourit-elle.

« Le destin tragique de Soa » a été diffusé en avant-première l’année dernière dans le village du tournage à Tombato puis dans quelques quartiers de Diego-Suarez. Il devrait connaître un second souffle cette année pendant le mois de l’Enfance en juin. Plusieurs diffusions devraient notamment avoir lieu grâce à un partenariat avec le Culturbus de l’Alliance Française qui sillonne déjà les quartiers de la ville.

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